Être proche aidante et réussir dans son travail nécessite beaucoup d’adaptations

02 septembre 2024

Être proche aidante et réussir dans son travail nécessite beaucoup d’adaptations

Concilier proche aidance, famille et travail est tout un défi. Katia Valdevit le sait bien. Son parcours est parsemé de proche aidance et sa carrière a été bouleversée par ce rôle. Voici le témoignage d’une femme proche aidante depuis son enfance et d’une femme de carrière.

02 septembre 2024
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À quelques jours de la rentrée scolaire, comment te sens-tu?

Je n’ai pas d’appréhension pour cette rentrée. Ce n’était pas le cas quand mes enfants étaient au primaire… Ils ont maintenant 14 et 15 ans. C’est toujours la même école. La routine est en place et c’est important pour eux, surtout pour mon garçon.

Peux-tu nous parler de ton histoire, de ton cheminement de proche aidante?

Je suis née dans une famille italienne. Très jeune, j'ai dû assumer des responsabilités de proche aidante. À partir de l'âge de 10 ans, après la naissance de ma petite sœur, j'ai pris en charge de nombreux aspects de sa vie quotidienne. Ma mère, souffrant de bipolarité et ne suivant pas son traitement, n'était pas en mesure de le faire. Cette situation m'a amenée à jouer un rôle de «maman par intérim», jonglant entre l'école et les responsabilités familiales.

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Tu te sentais comme quelqu’un qui aide...

Oui, au début, je ressentais une certaine fierté, mais en grandissant, c’est devenu plus difficile à gérer. À l'adolescence, alors que mes amis profitaient de leur jeunesse, j’étais souvent coincée dans ce rôle, ce qui a généré de la frustration. Même si j’adorais ma sœur, le poids des responsabilités m’a parfois pesé.

Tu es aussi maman aidante?

J’ai adopté mes enfants en Russie en 2012. Ils sont arrivés avec de sérieux traumatismes à l’âge de trois et deux ans. À l'époque, mon travail consistait à travailler à l'intégration sur le marché du travail de personnes avec un handicap, surtout de santé mentale. En 2014, j’ai dû cesser de travailler. J’avais trop à gérer et les enfants avaient des rendez-vous de toutes sortes. Je n'avais plus la force de continuer ce travail que j'adorais. Mon employeur a été conciliant en espérant que je revienne, avec un congé parental et une année supplémentaire de congé. Il m’a vraiment aidée, mais je n’ai pas pu revenir; les enfants avaient besoin d’une présence. Aujourd’hui encore, ils ont de la difficulté à dormir si un des deux parents est absent. Devoir quitter cet emploi a été un deuil pour moi parce que j’aimais mon travail.

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Qu'as-tu développé comme cheminement de carrière?

J’avais besoin de stimulation intellectuelle et je ne voulais plus me limiter au rôle de maman proche aidante. J’ai donc démarré une pratique privée en employabilité, destinée à des employeurs et chercheurs d’emploi. J’ai eu l’intelligence de lancer des formations en ligne : c’est facile à vendre et ne demande pas d’être présente! J’ai trouvé génial de travailler à mon compte, à la maison, pendant que les enfants étaient à l'école. Ça a vraiment été facilitant pour moi.

Quels sont les enjeux des proches aidants de la génération sandwich et t’y reconnais-tu?

Je suis de cette génération pour laquelle une femme doit avoir une carrière. Être maman à la maison, pour moi, c’était dur. Je suis une femme de carrière et j’ai un côté très professionnel. Être une personne proche aidante et réussir au travail, c’est possible mais cela nécessite beaucoup d’adaptations.

Souvent, le proche aidant ne maîtrise plus sa carrière comme «avant». Dans le milieu des adoptants et des parents d'enfants à besoins particuliers, beaucoup changent de domaine ou diminuent leur temps de travail de manière à s’adapter à la réalité de leurs enfants.

Un conseil pour les proches aidants en emploi?

La proche aidance, c’est de la charge mentale. Si vous êtes en emploi et êtes une personne proche aidante, essayez de ne pas vous oublier et de prendre du temps pour vous. Dans mon cas, j’ai pris des cours de peinture!

Vous pourriez envisager de parler de votre situation avec votre employeur. Cela peut être un bon début.

Merci à Katia Valdevit pour son partage d'expérience!

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