La Lueur de l'espoir : « le numérique est un facilitant »

01 juin 2022

La Lueur de l'espoir : « le numérique est un facilitant »

L’Appui est heureux d’annoncer un investissement de 600 000 $ pour aider 14 organismes en proche aidance à négocier la courbe parfois prononcée du virage numérique.

C’est dans ce contexte que nous avons rencontré La lueur de l’espoir, un organisme du Bas-Saint-Laurent, qui bénéficiera d'un soutien financer et d'un accompagnement tout au long de leur transition numérique.

01 juin 2022
Lueur de lespoir

L'objectif de La lueur de l'espoir est d’accompagner les membres de l’entourage d’une personne atteinte d’un trouble de santé mentale, de les aider à trouver des stratégies pour se ressourcer, éviter l’épuisement et préserver leur équilibre.

Pour mieux comprendre l’importance des TIC dans la vie des personnes proches aidantes, nous avons recueilli les propos du directeur général de La lueur de l’espoir, M. Michel Huard.

On ouvre les tablettes!

« Notre clientèle est variée, elle comprend aussi bien des jeunes que des personnes âgées sortant peu de leur domicile.

« La plupart de nos membres plus âgés avaient reçu une tablette en cadeau de leurs enfants, mais ils ne savaient pas comment l’utiliser. Quand la pandémie a limité nos liens avec nos membres, on a formé environ 150 personnes pour qu’elles puissent communiquer avec nous par Zoom plutôt que par téléphone. Elles ont aussi appris à nous envoyer des courriers électroniques, à visiter notre page Facebook et notre site web pour consulter notre calendrier des activités, ainsi qu’à détecter les tentatives d’hameçonnage. Grâce à ce nouvel outil, elles pouvaient désormais communiquer d’une façon de plus avec leur famille, ce qui a réduit leur isolement.

« Cependant, on s’est vite rendu compte que nous aussi, on était limités dans notre utilisation des TIC. On a lancé un programme jeunesse il y a deux ans et demi, et ce sont les jeunes qui nous ont fait comprendre que nos outils technologiques étaient dépassés. »

Plus de 320 km de côtes

« On a un énorme territoire à couvrir; tout le Bas-Saint-Laurent, ce qui représente 320 km de côtes. Nos membres apprécient pouvoir faire des rencontres virtuelles, surtout depuis l’augmentation du prix de l’essence. La technologie devient un facilitateur pour eux.

« On a fait des rencontres de groupe virtuelles. Plusieurs membres ont été surpris de voir qu’ils sont capables de discuter sur Zoom comme s’ils se trouvaient tous dans un salon. Ils ont découvert que les outils technologiques leur permettaient de combler en partie leur besoin de garder ce lien. Certains ont même échangé leur adresse de courriel pour s’entraider, discuter entre eux, ce qu’ils n’auraient pas pu faire avant. Encore une fois, les TIC brisent l’isolement. 

Curieusement, on n’aurait jamais fait tout ça si l’on n’avait pas été en pleine pandémie… »

Jamais fermé

« Parfois, il y a des gens qui nous appellent et qui nous disent : je ne veux pas de caméra aujourd’hui, j’ai besoin de voir quelqu’un. On a tout fait pour garder ce contact humain. Pendant la pandémie, le bureau n’a jamais fermé. On s’est relayés pour ne pas perdre d’appels, pour être là si quelqu’un se sentait en détresse. Les membres de notre clientèle ne laissent pas de message sur notre boîte vocale.

« On possède un local à Rimouski et un autre à Rivière-du-Loup. On a aussi des ententes avec les CLSC pour desservir les différentes MRC. À certains moments, nous avons perdu cet accès aux CLSC. Alors, on a dû se montrer inventifs. On a rencontré nos membres dans des restaurants. Lorsque ces derniers ont fermé, on est allés marcher dehors avec eux. La marche, ça va bien du mois de mai au mois d’octobre, mais après, il ne fait pas chaud…

« Ces gens-là avaient besoin d’un contact humain, pas virtuel. Nos activités en personne vont se poursuivre. Mais tout ce qu’on peut faire par les TIC, on va le faire aussi. Parce que c’est plus facile pour beaucoup de gens. »

La famille, un rempart

« Toutes les personnes que nous accompagnons recherchent deux choses :

  • Conserver le lien avec leur proche;
  • Conserver leur équilibre.

« Quand la famille perd son équilibre, souvent le lien qui unit la personne qui souffre d’un trouble de santé mentale avec sa famille se détériore. Puis, cette personne-là voit sa propre santé se dégrader. C’est souvent ce qu’on observe dans les cas d’itinérance chronique : le lien avec la famille s’est épuisé, et la santé de la personne s’est détériorée. La famille est généralement un des derniers remparts.

« Dernièrement, on a rencontré une mère dont la fille est atteinte d’un trouble de la personnalité limite. Elle s’est confiée à nous : “ Ma fille, qui est toxicomane, a perdu la garde de ses enfants. Elle est incapable de conserver un emploi. Je veux garder le lien avec elle, parce qu’elle s’enfonce, mais je ne veux pas me vider et je ne veux pas qu’elle vide mon compte de banque non plus, ce qu’elle fait parfois. ” On travaille avec cette mère pour qu’elle apprenne à imposer des limites et à respecter elle-même ces limites.

« Les équipes d’intervention peuvent faire un grand bout de chemin, mais elles ne remplaceront jamais les liens affectifs qui unissent quelqu’un à son entourage. Quand ces liens affectifs se rompent, la solitude s’installe. »

Un rêve…

« Nos intervenants me disaient qu’ils voulaient améliorer leurs compétences numériques. Ils désiraient être soutenus, orientés vers les solutions et les leviers à privilégier. On ne se doutait absolument pas qu’une entreprise technologique pouvait nous accompagner là-dedans. Mais on en rêvait.

« Quand j’ai annoncé à mon équipe que notre projet avait été retenu à la suite de l’appel à solutions TIC de l’Appui, on s’est dit “ Wow, ça tombe du ciel! ” Ça ne pouvait pas arriver à un meilleur moment.

« Le projet répond à trois préoccupations de notre équipe :

  • Être outillé en tant qu’organisation, développer le savoir-faire technologique de notre équipe;
  • Permettre à nos membres d’avoir un plus grand accès à nos services grâce à la technologie ;
  • Assurer la sécurité des informations personnelles de nos membres et garantir la confidentialité des données. »

Merci à Michel Huard, directeur général de La lueur de l’espoir du Bas-Saint-Laurent, pour cette belle conversation. Nous suivrons avec intérêt le développement de votre projet.

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