Oui, mais les couples ne sont pas tous rendus au même point. La maladie en a éloigné certains. Il y a parfois de la colère, parce qu’ils ne peuvent plus réaliser certains projets à deux. Par ailleurs, les problèmes de couple qui existaient avant la maladie ne disparaissent pas avec elle!
D’autres couples, par contre, me disent qu’ils sont encore plus proches qu’avant, qu’ils réussissent à s’adapter à la nouvelle réalité. Ils forment une équipe face à la maladie, à l’ennemi commun. Ils se battent ensemble et restent amoureux.
Là où c’est vraiment difficile, c’est lorsque le couple est aux prises avec une maladie neurocognitive. La conciliation amoureux-aidant disparaît, et l’aidant doit commencer à faire un deuil blanc, comme le montrent ces témoignages : « La personne qui est devant moi n’est pas celle que j’ai épousée, je ne la reconnais plus, je ne suis plus séduite par elle », « Je ne sais plus si j’ai le goût de m’investir avec cette personne, je ne sais plus si je suis vraiment encore amoureux » ou « Comme il est là, jamais je ne l’aurais marié, ce n’est pas le genre de personnes qui m’intéresse! ». Parfois, la situation est un peu plus plaisante, comme dans le cas de cette dame qui racontait que son mari, devenu un grand romantique, s’était mis à la courtiser comme jamais!
Dans l’atelier, on veille à ne pas faire naître de culpabilité chez les couples. C’est bien beau de rester amoureux, mais pour certains, ce n’est ni facile ni possible. Il faut accueillir ces réalités de proches aidants, être à leur écoute et apprendre d’eux.