Ce deuil blanc bouleverse Marika Lhoumeau, jusqu'à influencer ses choix de vie, son parcours et sa manière d'être proche aidante.
C'était une suprise totale, je ne m'attendais pas à ça du tout. (...). J'avais envie d'être avec lui. Il restait la beauté de mon père, comme si le vernis social était parti. On avait accès à sa vulnérabilité. Il restait le même avec son petit caractère, ce n'était pas facile tous les jours, mais on dirait qu'on pouvait toucher vraiment à qui il était profondément.
Je n'avais pas eu accès à ça avant dans ma vie. J'ai aimé prendre soin de lui, alors que je pensais que ce serait un fardeau; ce n'est pas du tout ce qui s'est passé en fait.
Roger décède en novembre 2020. Quelque temps avant, Marika cherche à s'outiller en participant à des groupes d'aide pour comprendre ce qu'elle vit. Comédienne et réalisatrice, Marika n'entend pas pour autant jouer le rôle d'une personne qu'elle n'est pas, elle ne se fait jamais passer pour Margot. Alors un jour, Marika offre à son père une carte d'anniversaire...
J'ai signé « Ta fille qui t'aime, Marika ». Il m'a demandé : qui est le père, qui est cette fille? (..) C'est la première que j'ai osé lui dire que j'étais Marika et que j'étais sa fille. « C'est une grosse affaire que tu me dis là! » Il écoutait, il n'était pas capable de retrouver l'information, mais il savait que c'était important (...). Il voulait comprendre, mais il n'y arrivait pas.
Ça m'a permis, juste avant sa mort, de lui dire que je l'aimais, en tant que moi-même. Ça a été un super beau cadeau inattendu. (...) Je ne me suis pas forcée. C'est arrivé. La vie a fait que cette chose-là est arrivée. (...) Dans sa fin de vie, pour moi quelque chose s'est complété dans ma relation avec lui. Et je crois que pour lui aussi, c'était important que cette chose-là se passe.