Mon proche, son cancer et moi

05 avril 2022

Mon proche, son cancer et moi

Certains mots nous crispent immédiatement. « Cancer » fait partie de ceux-là. Il fait naître de la peur, la peur de voir son proche souffrir, la peur de le perdre. Il plonge aussi la personne proche aidante dans un état de forte mobilisation. Il y a nettement un avant, un pendant et un après cancer.

Mon proche son cancer et moi

Votre proche a un cancer. Accompagner une personne atteinte de cancer est une expérience éprouvante. C’est mettre votre vie entre parenthèses, jongler avec un quotidien trop chargé, essayer d’être présent tout en préservant les êtres les plus vulnérables de votre entourage, les enfants notamment, et ce, afin de soutenir votre proche tout au long de sa maladie, parfois jusqu’à son décès.

Après le choc du diagnostic, la mobilisation

« La peur du diagnostic et de sa fatalité possible représente une charge émotionnelle forte », explique Isabelle, conseillère aux proches aidants. Les membres de l’entourage sont souvent appelés à se mobiliser dans la mesure de leurs capacités personnelles. Cette implication est particulièrement aiguë pour vous, personne proche aidante. Ne serait-ce que pour accompagner votre proche malade à ses rendez-vous médicaux… Cela signifie prendre des congés (entraînant peut-être une perte de revenu) et faire parfois des heures de route pour se rendre à l’hôpital.

Le tourbillon du quotidien

Votre proche malade peut souffrir et ne plus être capable d’assumer les tâches qui lui incombaient auparavant. Le quotidien repose alors sur vous : la gestion des affaires courantes, les rendez-vous médicaux, parfois la médication et les soins, le travail (et les absences du travail), les enfants, un parent vieillissant, l’entretien de la maison…

C’est une nouvelle organisation qui se met en place. Celle-ci évoluera au fil du temps et des traitements, afin de préserver le mieux possible la qualité de vie de votre proche malade ainsi que celle de la famille.

En parallèle, certains changements corporels, comme la perte des cheveux causée par les traitements de chimiothérapie ainsi que la mastectomie pour certaines femmes, peuvent aussi demander exiger une bonne capacité d’adaptation de la part de la personne malade et de son entourage.

Une présence émotionnelle

Vous apportez de l’aide physique, mais également une présence et un réconfort émotionnel essentiels. La personne que vous soutenez a besoin d’écoute et d’empathie. Elle peut avoir envie de parler – ou non – de sa maladie et de la mort. Elle pourrait souhaiter mettre ses affaires en ordre. Il est parfois difficile d’être à l’écoute de l’autre à travers ses peurs, ses propres émotions.

Et vous, dans tout cela?

Comme personne proche aidante, vous donnez le maximum, au risque de vous oublier et de négliger vos propres besoins. Nos conseillers et conseillères d’Info-aidant sont formés pour écouter les personnes proches aidantes comme vous. Ils connaissent les défis des personnes soutenant un proche atteint d’un cancer. Ils vous livrent ici quelques conseils :

  • Comprendre la maladie

« Certains ont besoin de comprendre la maladie, d’anticiper les prochaines étapes, et ce, à leur rythme », explique Delphine, conseillère aux proches aidants. Il est important de trouver des sources d’information fiables et les consulter à votre rythme.

Delphine suggère également de préparer les rendez-vous médicaux, de prévoir une liste de questions et de ne pas hésiter à interroger le personnel médical. Mieux comprendre peut atténuer certaines angoisses.

  • Se renseigner sur le volet financier

La maladie peut entraîner des conséquences financières importantes. C’est d’ailleurs une question fréquemment posée au service Info-aidant. Crédits d’impôt, aide financière, congés pour proches aidants… comment s’y retrouver? Nos conseillers et conseillères d’Info-aidant pourraient vous guider concernant les aspects financiers et fiscaux de votre situation.

  • Prendre soin de soi

Mieux vous vous sentez, meilleure sera votre capacité d’accompagner votre proche. Devant l’urgence de la situation, il est facile d’oublier ses propres besoins. Vous pourriez essayer de vous accorder de la place et, surtout, de faire preuve d’indulgence envers vous-même. Il existe des solutions pour préserver vos forces tout en continuant de soutenir votre proche. Le service de répit, par exemple, vous permet de vous accorder du temps pour vous. Vous pourriez aussi consulter un professionnel si vous ressentez le besoin de parler de ce que vous vivez.

  • Identifiez vos limites

Vous vivez certainement des montagnes russes émotionnelles. Exprimer votre ressenti est une démarche saine. Ce n’est pas parce que vous êtes en santé que la maladie de votre proche ne vous affecte pas.

Et, même si cela semble difficile, il est important de tenter d’identifier vos limites, puis d’en faire part à la personne malade ainsi qu’à votre entourage.

  • Accepter l’aide

Demander (et accepter) de l’aide n’est pas chose facile! Même si vous êtes habitué à vous débrouiller seul, il pourrait arriver que la tâche devienne trop lourde pour vos épaules. Vous pourriez alors avoir la surprise de voir votre entourage (famille, voisin, ami) se faire un plaisir de vous aider, que vous ayez besoin d’un conseil, d’une information, d’une référence ou d’un service. Des ressources extérieures (CLSC, centre d’action bénévole, organismes communautaires) pourraient également vous offrir des services de qualité et vous soutenir avec de l’écoute, du répit ou encore de l’accompagnement aux rendez-vous médicaux...

C’est une manière de vous libérer du temps de qualité à partager avec votre proche. Cela peut sembler contradictoire, mais « prendre soin de soi » est probablement l’outil de première importance pour accompagner votre proche!

L’après-cancer

On en parle peu, mais lorsque la personne malade termine ses traitements et que les résultats médicaux sont bons, l’histoire ne se termine pas pour autant. « C’est un grand soulagement, naturellement. La vie reprend son cours, mais les effets du cancer (qu’ils soient physiques, émotionnels ou cognitifs) peuvent persister pendant des mois, voire des années », explique Valérie, coordinatrice clinique. Vous pourriez craindre une récidive ou voir votre relation avec votre proche changer.

Si votre proche décède, c’est une période de deuil qui commence. Encore une fois, vous pouvez, si vous le souhaitez, être accompagné pour la traverser. Le service Info-aidant est là pour vous guider vers des organismes pouvant vous soutenir.

Appuyer mon proche avec un cancer du sein

Cet article a été rédigé avec le soutien de Delphine, d’Isabelle et de Valérie, du Service Info-aidant.

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