Un jour, ma mère m’a demandé ce que je penserais du fait qu’elle demande l’aide médicale à mourir. Ma première réaction a été : « écoutez Maman, c’est votre choix, c’est vous qui décidez. Moi, je suis votre fils, je vis des émotions mais je n’ai pas à interférer dans votre cheminement ni dans une décision d’une telle importance ». Je ne me voyais pas l’influencer, encore moins tenter de modifier sa décision à cause d’une éventuelle vision des choses que j’aurais eue.
Le lendemain, quand je suis arrivé, elle avait déjà pris les mesures nécessaires pour remplir le formulaire. Quand le médecin est venu lui poser des questions pour l’évaluation médicale, elle a souligné qu’elle avait de la misère à respirer et qu’elle n’était pas confortable. Elle lui a raconté que dans sa jeunesse, un habitant du village était décédé par asphyxie. Elle ne voulait surtout pas vivre cette situation, ni rester dans sa condition. Elle voulait que la situation soit gérée au plus vite. Pour bénéficier de l’aide médicale à mourir, il faut avoir au moins trois conditions de fin de vie. C’était son cas.
Le jour de son décès, ma mère a eu 98 ans et demi. À cet âge, les mois, ça compte!