Marie-Ève : Le sentiment d’impuissance est fréquent chez les proches aidants. Parfois, ils prennent les devants pour communiquer, mais ce n’est pas nécessairement ce que leur proche souhaite. Leurs tentatives de communication sont plus ou moins ajustées à leurs besoins et à ceux de leurs proches. Dans cette dynamique, déception et frustration sont des émotions courantes.
Lorsque nous les rencontrons, nous amenons les personnes à s’interroger. Quand ces mécanismes sont-ils bénéfiques ou moins bénéfiques? Quel est mon ressenti et quels mécanismes implique-t-il? Qu’est-ce qui appartient à l’autre, qu’est-ce qui m’appartient? Quelles sont les zones sur lesquelles je peux agir? Cette réflexion n’est pas facile, mais toujours, j’invite à garder le dialogue ouvert.
Maxime : Au départ, il y a aussi beaucoup d’incompréhension. Je ramène les personnes proches aidantes à elles-mêmes et au final elles réalisent que le comportement de l’autre n’est pas si nébuleux que ça. Investir en soi signifie déterminer ses besoins et les situations dans lesquelles je vais pouvoir me préserver. Qu’est-ce que je suis prêt à accepter? Ne pas se préserver, c’est risquer des problématiques de santé mentale pour soi et même risquer que notre proche nous fasse vivre ce qu’il vit.