Aider un proche en dépression

Qu'est-ce que la dépression?

La dépression est un trouble complexe qui affecte la personne qui en souffre physiquement et psychologiquement. La plupart des individus ressentent au quotidien des sentiments de joie ou de tristesse. Une personne vivant une dépression aura toutefois plus de difficulté à maîtriser ses émotions et ressentira les émotions négatives plus intensément et sur une plus longue période. Dans bien des cas, la personne atteinte éprouvera de la difficulté à remplir ses tâches quotidiennes, telles que le travail ainsi que les obligations familiales et sociales.

Il y a différentes formes de dépression : majeure, saisonnière, postnatale (post-partum), celle appelée dysthimie et celle qui se manifeste par épisode chez les personnes qui ont des troubles bipolaires.

Selon l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, 15 à 20% des Canadiens sont affectés par la dépression au moins une fois dans leur vie.

Le comportement de votre proche vous inquiète?

Vous remarquez :

• Fatigue, manque d’énergie ou grande agitation;
• Trouble du sommeil;
• Changement de l’appétit influant sur le poids;
• Diminution de l’intérêt sexuel;
• Maux de têtes, douleurs au dos ou à l’estomac;
• Grande tristesse, sentiment d’échec, diminution de l’estime de soi;
• Difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions;
• Pensées suicidaires.

Il se peut que vous notiez aussi une consommation d'alcool, des formes d'anxiété, des variations entre qui peuvent être la manifestation de troubles bipolaires.

Si vous constatez que certains de ces points persistent, il faut consulter un médecin ou s'adresser au guichet d’accès en santé mentale de votre région.

10 conseils pour aider un proche en dépression

Ces conseils sont adaptés de ceux présentés dans ce texte de l'Association des médecins psychiatres du Québec et de cet article de Relief.

1. Responsabilisez votre proche dans son processus de rétablissement;
2. Donnez-lui des suggestions de base qui peuvent lui servir de direction dans cette responsabilisation : bien manger, assurer un nombre d’heures de sommeil suffisant, sortir tous les jours, s’exposer à la lumière naturelle, s'activer, choisir quelques personnes proches à qui on peut se confier, faire de l’exercice cardio-vasculaire au moins trois fois, 30 minutes par semaine, éviter l’alcool. Il ou elle décidera les points à appliquer;
3. Tracez vos limites en vous mettant d'accord sur le soutien que vous lui apportez (durée, intensité, fréquence) et refaites le point ensemble régulièrement;
4. Communiquez avec votre proche;
5. Exprimez-vous au « je »;
6. Écoutez activement votre proche;
7. Mettez l'accent dans vos échanges sur ce qui va bien, encouragez votre proche à prendre conscience et développer une gratitude pour ce qui va bien;
8. Reconnaissez ses progrès;
9. Dans vos communications, amenez votre proche à réduire les attentes envers lui-même. Lorsque qu'en dépression, on accomplit moins. C’est passager, il faut être indulgent envers soi-même.
10. Si ce n'est déjà fait, encouragez votre proche à consulter son médecin ou à s'adresser au guichet d’accès en santé mentale de votre région.

Traitement

La dépression se traite par des méthodes reconnues, la plupart du temps par de la psychothérapie, parfois jumelée avec des antidépresseurs. Le processus peut s’avérer long, autant pour la thérapie que pour la médication, puisque plusieurs semaines peuvent s’écouler avant que la personne ne ressente les premiers effets des antidépresseurs. Il faut donc se montrer patient et chercher des soins et services :

• Votre médecin de famille ou votre CIUSS pour accéder au Guichet d'Accès en Santé Mentale Adulte (GASMA);
• Des organismes et associations en santé mentale;
• Des outils pratiques pour soutenir votre proche dans cet épisode difficile : guides, psychologues, centres de crises, diverses ressources en santé mentale.

Aider un proche qui a des idées suicidaires

Dans la majorité des cas, une personne qui prévoit mettre fin à ses jours manifeste son intention à son entourage par des indices :

• Des messages directs et indirects : la personne parle de son intention de se suicider en parlant de mort, de sentiment d’écœurement ou d’essoufflement; 
• Son attitude et certains comportements changent;
• Des indices émotionnels : désintérêt général, perte de désir, grande tristesse, agressivité, découragement, émotions contradictoires et changeantes, sautes d’humeur ou anxiété;
• Des indices cognitifs : difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions, confusion du discours, perte de motivation ou encore pertes de mémoire.

Si vous reconnaissez ces signes avant-coureurs chez votre proche, appelez la ligne de l’Association québécoise de prévention du suicide, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, partout au Québec : 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). S’il y a un danger immédiat, composez le 911.

Des questions et pistes de réponses

Mon proche souffre d'une dépression. Suis-je une personne proche aidante?

Si vous veillez au bien-être de cette personne, même si vous n'habitez pas avec elle, la réponse est oui. Prenez connaissance de la définition de personne proche aidante.

Comment trouver mes limites?

Placer vos limites vis-à-vis de votre proche est tout un travail; la compassion que vous éprouvez peut freiner vos efforts et parfois mener jusqu'à une certaine usure ou une détresse psychologique.

Un groupe d’organismes en santé mentale a développé une liste de droits que vous pouvez vous accorder pour prendre soin de vous. Sa lecture vous aidera à délimiter votre territoire d'aide et de soutien et vous fera du bien. À l'Appui pour les proches aidants, nous aimons beaucoup le droit numéro 11 : « le droit d'ajouter mes propres énoncés de droits à cette liste, en fonction de ma propre situation, de mes sentiments et de mon expérience. »